Sombres heures perdues || Ghost Sam 26 Mai - 16:11
Sombres Heures Perdues
Pas perfides confondus dans l'obscurité, la capuche enfoncée sur la chevelure abyssale, tu avances avec vivacité dans les ténèbres environnantes. Dissonance des vagues venant s'écraser contre les coques des bateaux, ton sang est vivifié par l'adrénaline, par la nuit ténébreuse, par la sensation, qu'enfin, tu l'as retrouvé. Silhouette aperçue du coin de l'oeil, tu tournes dans une ruelle adjacente, silencieuse et agile comme si ces pavés n'étaient rien d'inconnu, comme si marcher ici t'était naturel, sans émettre un seul son, sans attirer l'attention sur toi. Tu marches, puis tu te mets à courir, pour enfin l'apercevoir. Pied venant s'enfoncer dans une flaque, l'éclaboussement de l'eau résonne et te trahit, alors qu'il se retourne, que tu t'arrêtes. Jack. Aucune supplication dans la voix, aucune intention décrite par le ton monocorde. Juste son prénom, roulant sur tes lèvres, marque de reconnaissance, un arrête toi non énoncé et non nécessaire. Tu l'avais traqué, tu l'avais trouvé, et il ne pouvait plus t'échapper. Tu le retrouverais toujours, de toute manière. Coeur qui tambourine un rythme presque indécent alors que tu t'avances vers lui, alors que ta tête se penche, alors que tes yeux dépourvus de leurs lentilles brillent d'un vert iridescent. Il n'est plus le même, l'enfant dépourvu de soucis, l'enfant apaisé par la vie, il a changé, il s'est brisé, quelque chose d'indéfinissable venant maculer désormais son regard étrange. Comme si d'assoiffé de la vie, désormais il était assoiffé de la mort. Pas qui s'immobilisent auprès de lui, si près qu'il suffirait de tendre la paume pour effleurer ses joues, proximité électrisée, effluves de sa chair venant s'enliser dans tes narines. Nouveau changement remarqué, étrange, odeurs inconnues et jamais rencontrées pourtant entachant ses vêtements, tu le contemples encore un peu, tu le dévisage, comme s'il n'était qu'un inconnu parmi tant d'autres. Comme si l'être tant aimé n'était plus. Parle moi. Paroles étranges, paroles froides, mais dépourvues d'animosité. Dis moi ce qui ne va pas détourné, incitation à se confier, invitation à se dévoiler. Car autrefois tu n'aurais pas eu à lui demander. Elle n'aurait pas eu à lui demander. Mais le temps s'était écoulé, les grains du sablier s'étaient dispersés alors que le vent s'était engouffré par les parois de verre brisées. Tu avais su trop tard que tout s'était fissuré.
Ô toi, l'aurore funeste, cache ce sourire qui ne te sied guère.
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